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Alors que l’Italie ou le Maroc s’alarment depuis des mois, la sécheresse s’est étendue en juin à toute l’Europe du Sud Ouest (qualifier la Bretagne de « Sud Ouest » est un peu osé, je le reconnais). Nous disposons des synthèses de réflectances de surface issues de Sentinel-2 pour le mois de juin depuis quelques jours, et la comparaison avec l’année dernière (une année « normale » en France selon les standards du 20e siècle) est impressionnante.

Commençons par la vue à l’échelle continentale :

Synthèses mensuelles issues de Theia pour les mois de Juin de 2018 à 2022. En 2018 et 2019, nous ne traitions que la France. Sur tout le territoire produit ou presque, la végétation prend une teinte plus brune ou plus jaune. Vous pouvez cliquer sur les animations pour les voir à meilleure résolution.

Ces images fournissent des synthèses mensuelles du coefficient de reflection de la lumière par les surfaces (la réflectance de surface) dans la bande bleue, verte et rouge des satellites optiques européens Sentinel-2. La synthèse est calculée en faisant une moyenne pondérée des réflectances des pixels non nuageux. Leur interprétation peut être délicate. Les prairies et zones naturelles de végétation basse sont très sensibles à la sécheresse, les forêts résistent plus longtemps, alors que les cultures sont difficiles à interpréter car il faut faire la part des choses entre les différences d’avancement du cycle cultural, et l’effet de la sécheresse. Juste avant la récolte, le blé présente un stade extrêmement brillant, comme on le voit ci-dessous en Belgique ou en Vendée.

La sécheresse touche la Bretagne (ici, la région de Pont-Aven)

Elle est particulièrement forte en Vendée et Charentes (ici, la région de la Roche sur Yon).

Mais elle est aussi très intense en Espagne, ici, la zone agricole de Lerida, où les zones irriguées semblaient encore résister en juin, grâce à l’eau des Pyrénées.

Elle est assez catastrophique en Italie (sur le bassin aval du Po), où les zones encore vertes sont devenues très rares en juin. En cliquant sur l’image, vous pourrez certainement constater aussi la baisse du niveau du fleuve, et l’augmentation des surfaces des bancs de sable visibles.

Les pays du Maghreb sont généralement secs à ce moment de l’année, mais dans ce secteur normalement irrigué, proche de Marrakech, on voit que les surfaces irriguées ont diminué par rapport à l’année précédente, et les sols non irrigués sont devenus extrêmement brillants.

La situation est similaire en Tunisie :

La Belgique semblait encore résister en Juin, avec des différences sur l’avancement des cultures.

Les images peuvent être consultées et comparées depuis le beau serveur cartographique de Theia. N’hésitez pas à aller explorer les zones que vous connaissez bien. Les données sont produites au CNES pour THEIA, à 10 m de résolution. Les données du mois de juillet seront disponibles avant la mi-août. Les données complètes, avec toutes les bandes, et à pleine résolution, peuvent aussi être téléchargées depuis l’atelier de distribution THEIA.

Les chaines utilisées pour ces traitements sont MAJA, pour la détection des nuages et les corrections atmosphériques, et WASP, pour les synthèses mensuelles. Les chaînes ont été développées par le CNES et CS-GROUP, à partir de méthodes mises au point au laboratoire CESBIO.

 

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