La Bruxelloise Nadège Carlier, 25 ans, sera la voix des jeunes à la COP 26. Interrogée sur La Première, elle considère que "c’est un beau défi, mais une belle opportunité qu’on me propose. Déjà, je suis contente qu’elle arrive enfin cette COP parce qu’elle a quand même été reportée d’un an. Il y a beaucoup d’enjeux autour de la vaccination, etc. Et puis ça demande pas mal de préparation, beaucoup d’information, de prise de contact avec des personnes qui sont plus spécialisées que moi aussi : des activistes, des prises de contact avec la délégation belge aussi pour savoir comment ça se passe sur place".
Nadège Carlier "pense que les COP, la 26 et toutes celles qui ont précédé sont importantes, indispensables, mais largement insuffisantes. Ça reste pour moi un moyen comme un autre de faire pression sur les États, de mettre toute une série de conditions pour que les États agissent concrètement. Mais c’est un moyen par le haut pour mettre la pression sur les États pour qu’ils agissent comme on essaye par le bas en manifestant de mettre la pression. C’est insuffisant, mais capital".
"Il y a un agenda A qui va être l’agenda officiel de la présidence. Et puis, après un agenda B pour chaque pays. Un agenda C, D, E, ça continue. Il faut vraiment se repérer pour comprendre quels sont les enjeux ? Comment ça se passe ? À qui parler ? Et surtout essayer de saisir les enjeux et d’être en contact avec les jeunes pour savoir ce qu’ils veulent que je dise. Parce que l’idée, c’est que ce soit un mandat. On a des consultations vraiment en ligne sur base desquelles on fait des avis officiels. Et puis après, il y a toute une série de rencontres plus qualitatives. Donc, on essaye d’aller dans les écoles, sur place. Récemment, le Forum des jeunes a fait tout un mémorandum, un travail qualitatif de la rencontre des jeunes pour voir quels sont les priorités et les enjeux", poursuit-elle.
200.000 personnes
Nadège Carlier explique quel sera son quotidien à la COP26 : "Il y a la réunion de la délégation belge à laquelle je peux assister en tant qu’observatrice. Après, il y a toute une série de rendez-vous qui sont déjà pris avec la Coalition climat notamment, avec des ministres pour essayer, notamment avec De Croo, avec Kitir, avec Maron pour aussi leur faire prendre des décisions et entendre la voix des activistes et des jeunes. Et après, sur place, il y a toutes les délégations d’un côté. Et il y a énormément de conférences et beaucoup de rencontres avec d’autres activistes, d’autres jeunes du monde entier aussi. C’est ça qui est intéressant et un peu vibrant à la COP. C’est qu’il y a 200.000 personnes qui sont là pour parler de climat et c’est super intéressant de rencontrer plein d’autres jeunes du monde entier".
Concernant la gestion des problèmes climatiques dans notre pays, elle explique : "La Belgique est un État fédéral et c’est difficile de faire autrement. Mais je pense aussi qu’il y a un problème de gouvernance, c’est-à-dire que les conditions ne sont pas réunies pour que les ministres se parlent, se rencontrent et qu’on essaye de faire converger les intérêts. On parle toujours de la Commission nationale climat, qui n’est pas du tout effective. À la fois, il y a une question de volonté politique, je pense, qui est de se rencontrer avant la COP, alors que ce qu’on voit, c’est qu’au final, il y a les ministres belges et les équipes belges attendent la COP pour se coordonner sur des choses belges qui devraient être faites avant. C’est le cas, on le voit avec le Burden sharing. On nous avait promis que cet accord serait obtenu avant la COP. Et là, on va arriver à nouveau les mains vides, comme à chaque COP, presque. Donc, il y a des enjeux là-dessus, c’est sûr".