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Livraison à domicile : comment limiter son impact environnemental ?

L'e-commerce explose, et avec lui, les émissions de gaz carboniques. Pour limiter votre impact dans cette période de soldes, voici cinq conseils pour être écoresponsable.

L'entreprise Amazon envisage d'agrandir sa flotte à 200 avions d'ici huit ans.
L'entreprise Amazon envisage d'agrandir sa flotte à 200 avions d'ici huit ans. (iStock)

Par Florent Vairet

Publié le 21 juil. 2020 à 11:14Mis à jour le 21 juil. 2020 à 12:14

Même Big Mamma se met à la livraison. La chaîne de restauration avait bâti son succès sur l'expérience à l'italienne offerte au sein de ses douze restaurants répartis à travers l'Europe : les serveurs tout comme les produits venaient tout droit de la Botte. Mais face à l'engouement suscité par la livraison à domicile, le 10 juillet dernier, elle a annoncé le lancement de sa propre filiale de livraison pour expédier les pizzas, de ses fours au foyer de leurs clients citadins.

Avec ce mastodonte de la restauration, ce sont des milliers de pizzas et autre carbonara qui s'ajoutent au marché de la livraison à domicile. Beaucoup de livreurs se déplaceront à vélo, d'autres préféreront malheureusement le scooter comme moyen de livraison, venant aggraver l'empreinte carbone de votre repas.

Le problème

Au-delà des repas, c'est toute la livraison à domicile qui est en plein essor. Hélas, les experts s'aperçoivent qu'elle a un lourd impact environnemental, balayant au passage la croyance populaire que si vous achetez depuis votre canapé plutôt que de vous déplacer en magasin, vous faites un acte écolo. A titre d'exemple, en 2019, la seule entreprise Amazon possède 42 avions et envisage de faire monter ce chiffre 200 d'ici huit ans. L'entreprise a aujourd'hui une empreinte carbone mondiale équivalente à celle de la Bolivie.

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Fevad

Le numérique mondial représente autour de 4 % des émissions de gaz à effet de serre. En France, si l'on ne fait rien, le numérique pourrait émettre plus de gaz à effet de serre que le transport aérien en 2040 . Un bilan dans lequel l'e-commerce pèse lourd. Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, un achat en ligne émet en moyenne 12 grammes de CO2 , soit l'équivalent d'un kilomètre en voiture. Si ce chiffre vous paraît peu, sachez qu'en 2018, en France, un million de colis ont été livrés à domicile… par jour. Oops, ça commence à faire beaucoup.

Les solutions

Pour allier consommation et responsabilité environnementale, nous vous avons compilé une liste de recommandations :

1/Eviter les retours des colis

Parce que l'e-commerce facilite la consommation, parce qu'il est toujours plus facile de renvoyer un colis, on est tenté d'acheter sans être sûr de son choix, ou de commander plusieurs tailles. 'Un M et un L, et on verra'. En Allemagne, pays qui commande le plus de colis par habitant derrière la Chine, 16 % des colis sont retournés à l'envoyeur. Ce chiffre monte à 50 % pour les vêtements. De manière générale, les retours en ligne seraient 2 à 4 fois plus élevés qu'en magasin physique. En tout, 110 millions de colis Amazon ont été retournés en 2019.

Récemment, le magazine « Capital » diffusé sur M6 a enquêté sur ces retours de colis en plaçant des balises GPS à l’intérieur. Résultat : ces derniers transitaient parfois par plusieurs pays avant d’être revendus à prix réduit, alourdissant ainsi le bilan carbone.

2/Bien renseigner ses coordonnées

Parce que vous n'avez pas été exhaustif dans la description de votre adresse, parce que votre nom n'est plus suffisamment visible sur votre boîte aux lettres, ou parce que vous n'êtes pas chez vous au moment de l'horaire indiqué, il n'est pas rare que le livreur reparte avec votre colis. Reprogrammer une livraison a un coût, et pas seulement financier. Toujours en Allemagne, 25 % des colis ne trouvent pas leur destinataire à la première livraison !

3/Soigner l'emballage

Si vous vendez vous-même sur des sites, ne surchargez pas l'emballage qui a pour conséquence de réduire la capacité des camions de livraison. Selon une étude d'un fabricant britannique d'emballage , la part de vide dans un colis représente en moyenne 24 % d'un paquet. Autrement dit : un quart de la cargaison d'un camion plein à craquer est en réalité vide !

4/Ne pas choisir le mode de livraison express

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Ce pull en maille ajourée est l'article qu'il vous faut absolument dans votre dressing. Pour quand ? 'TOUT DE SUITE', vous dites-vous, carte bancaire à la main. Eh bien sachez que choisir l'option de livraison la plus rapide limite les envois groupés en centre de collecte. Avec l'option classique (plus lente), les entreprises pourront rassembler plusieurs lots pour une livraison.

5/Le point relais plutôt que le domicile

L'impact environnemental du dernier kilomètre est primordial. Un camion qui se rend en point relais pour déposer dix colis pollue moins que s'il opère dix livraisons à domicile. Certes, si vous prenez ensuite votre voiture jusqu'au point relais, le bénéfice est moindre. Mais si vous vous y rendez à pied au point relais, bingo !

Enfin, si la compulsion d'achat est trop forte, il reste le commerce de proximité.

Florent Vairet

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