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Les mots bleus

Hausse des effectifs, plaintes en ligne, nouvel uniforme… Ce qu’il faut retenir des annonces de Macron au Beauvau de la sécurité

Dans son discours de clôture du Beauvau de la sécurité, à Roubaix (Nord), Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces concernant l’organisation des forces de l’ordre et le fonctionnement de la justice.
par LIBERATION et AFP
publié le 14 septembre 2021 à 14h11

Des annonces en pagaille sur la sécurité. Ce mardi midi, depuis l’école nationale de police de Roubaix, Emmanuel Macron détaille différentes mesures en clôture de la vaste consultation du Beauvau de la sécurité. Devant un parterre composé de policiers et de gendarmes, mais aussi d’élus de cette région, dont Xavier Bertrand, le chef de l’Etat formule des orientations tous azimuts. Résumé des principales annonces :

Les plaintes en ligne

Le président de la République «souhaite» la mise en place des «plaintes en ligne dès 2023», avec notamment la nomination de référents force de l’ordre à disposition des citoyens souhaitant suivre l’évolution de leurs plaintes. «Des applications devront être mises en place» afin que chaque citoyen puisse suivre les procédures.

Des effectifs plus nombreux

Après l’annonce, et la mise en place toujours en cours, des 10 000 effectifs policiers supplémentaires, Macron dit aujourd’hui vouloir «doubler sur dix ans» la présence de policiers sur le terrain. «Nous devons voir plus de bleu sur le terrain», a expliqué le président de la République. «Cela passera sûrement par des recrutements», a aussi avoué le chef de l’Etat, expliquant en même temps la difficulté d’augmenter rapidement les effectifs. «Il faut faire passer des concours puis former les agents avant d’envisager de les voir sur le terrain.»

En outre, une réserve opérationnelle de la police devrait aussi être créée avec «30 000 réservistes» tandis que la réserve de la gendarmerie nationale devrait être doublée avec une augmentation de 20 000 réservistes.

Les caméras généralisées

La sempiternelle question des caméras-piétons est évidemment revenue dans le débat. Le chef de l’Etat souhaite la finalisation du processus de généralisation de son utilisation avec une commande de 30 000 caméras afin d’en avoir «une par équipage» dans un premier temps.

«Pour les plus connaisseurs, nous avons cassé les anciens contrats et vous serez équipés de caméras capables de fonctionner toute la journée et non quatre heures comme les anciennes formidables caméras», a plaisanté le chef de L’Etat. Des caméras embarquées dans les voitures seront aussi généralisées en 2023.

Plus d’amendes forfaitaires

Satisfait des résultats des tactiques de harcèlement des points de deal, le président de la République compte étendre cette stratégie contre les «occupations illégales de hall d’immeuble» ainsi que pour les «occupations de points illicites de gens du voyage». Emmanuel Macron a aussi confirmé la suppression des rappels à la loi, ces avertissements alternatifs aux poursuites, décriés par l’institution policière.

La formation renforcée

Les policiers auront un «centre de formation» sur le maintien de l’ordre en région parisienne, qui permettra de former des CRS ainsi que des escadrons de gendarmes mobiles.

Plus largement, la formation initiale des policiers sera augmentée de quatre mois et devrait donc passer à une année (contre huit mois actuellement). La formation continue des policiers et des gendarmes sera elle aussi augmentée, de 50 %. «Il s’agira d’un réel temps de travail qui sera sanctuarisé par vos supérieurs hiérarchiques», a assuré Emmanuel Macron.

Le contrôle parlementaire

Alors que l’on a évoqué une éventuelle réforme de l’IGPN et de l’IGGN, ce sera finalement une «instance parlementaire de contrôle des forces de l’ordre» qui sera mise en place. Le président compte faire un pas vers «plus de transparence» en rendant public tous les rapports des deux inspections générales.

Un nouvel uniforme

Démodés et parfois source de gêne pour certains agents, de nouveaux uniformes seront présentés au premier trimestre 2022 pour les policiers. Il s’agira d’un «polo modernisé» et d’un calot au lieu de la casquette.

«Tout comme la voiture ou l’état des locaux, la tenue des policiers est importante pour l’image de la police ainsi que pour bien se sentir au travail», a plaidé le président.

La simplification des enquêtes

Emmanuel Macron a déclaré qu’il souhaitait une «simplification drastique» de la conduite des enquêtes, une réforme qui devra être précisée dans le cadre des Etats généraux de la justice, dont l’ouverture est prévue prochainement.

Il faut «repenser les grands équilibres de la procédure pénale», a ajouté le chef de l’Etat à Roubaix où il clôture le Beauvau de la sécurité, en demandant au Garde des Sceaux de lui proposer «d’ici trois mois», «des mesures très concrètes».

Des moyens supplémentaires

Le président de la République a annoncé un budget supplémentaire de 500 millions d’euros en 2022 pour mettre en œuvre les mesures décidées lors du Beauvau de la Sécurité. Au total le budget du ministère de l’Intérieur augmentera de 1,5 milliard d’euros en 2022, a-t-il déclaré. Les 500 millions d’euros constituent une rallonge par rapport à la hausse de 900 millions annoncée par le Premier ministre Jean Castex fin juillet.

Par ailleurs, le chef de l’Etat a confirmé l’élaboration d’une loi de programmation et d’orientation pour la sécurité intérieure (Lopsi), qui sera présentée début 2022. Il a demandé au ministre de l’Intérieur de préparer cette «Lopsi», qui ne pourra pas être votée sous ce quinquennat.

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