« Face à la pénurie en matériel pour transporter les cadavres, à la pénurie en et à la saturation des outils d’équarrissage, il revient aux éleveurs et éleveuses de faire le « sale boulot ». C’est inadmissible », tempête la Confédération paysanne, dans un communiqué publié le 22 mars 2022.

 

Selon le syndicat, « les services de l’État demandent désormais l’arrêt des ventilations pour provoquer la mort des animaux par asphyxie ». Il estime que « ces pratiques ou consignes orales, absolument contraires au bien-être animal, sont un scandale et un cauchemar pour les éleveurs et les éleveuses qui s’y trouvent contraints ».

 

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« Détresse des éleveurs »

Pour sa part, l’association de protection animale CIWF demande « des moyens pour euthanasier de façon acceptable les animaux ». « La souffrance engendrée pour les animaux par ces mises à mort lentes et cruelles n’est évidemment pas à démontrer, tout comme la détresse des éleveurs qui n’ont aucun moyen de faire face à cette situation », dénonce-t-elle.

 

CIWF propose notamment deux méthodes d’étourdissement : l’une « utilisant de la mousse à haut foisonnement contenant du gaz » et l’autre « au gaz utilisant du CO2, à condition que le taux de CO2 s’élève progressivement ».

 

Elle suggère également de recourir à des anesthésiants dans l’eau de boisson ainsi que dans l’alimentation des animaux. « Si l’anesthésiant ne tue pas les animaux, un abattage doit suivre la perte de conscience dans un délai suffisamment court pour éviter tout risque de reprise de conscience », précise CIWF.

 

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Des ramassages « avec les moyens du bord »

Au-delà des abattages, la Confédération paysanne s’inquiète des risques encourus par les éleveurs devant ramasser eux-mêmes les animaux morts « avec les moyens du bord ». « Aucun conseil n’a été donné en termes d’équipements. Or quand les équipes d’intervention spécialisées se rendent sur les fermes […], elles sont équipées de combinaison de protection, gantées, masquées ».

 

Le syndicat s’interroge également sur les incidences de l’acte d’enfouir les cadavres à proximité des exploitations. « Quelles seront les conséquences environnementales de l’enfouissement d’animaux malades sur les fermes, soit plusieurs milliers de tonnes par semaine ? » interroge-t-il.

 

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