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Port de Brest : près d’un milliard d’euros d’investissements sur 40 ans
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Par
Stéphane Jézéquel
Le renouveau brestois passe aussi par l’évolution de son port de commerce. Un port aux multiples facettes, boosté par un choc d’investissement de 963 millions d’euros programmé sur pas moins de 40 ans. Sept points pour comprendre.
Cinq zones distinctes assurent une polyvalence que souhaite préserver le port de Brest. (Infographie Le Télégramme)
1 Préserver la diversité d’activités
Au lieu de privilégier un domaine ou une branche forte, la société portuaire de Brest mise au contraire sur la diversification de ces activités, dans cinq zones bien distinctes. Depuis sa création en 1860, le port de commerce de Brest a développé une activité de services, une plateforme multimodale et de logistique, un pôle de réparation navale, un service des carburants et créé un site dédié aux énergies marines renouvelables sur son nouveau polder.
2 Un élévateur à bateaux en 2027
Sa future zone de services et de réparations portuaires s’organisera autour d’un élévateur à bateau attendu pour 2027. Les travaux sont programmés pour 2026.
C’est à ce niveau du port, à proximité de l’ancien hangar à patates que sera construite, en 2026, la darse de l’élévateur et le nouveau quai des services. (Photo Le Télégramme/Stéphane Jézéquel)
L’ensemble de ce quai sera dimensionné et surélevé en fonction des dernières prévisions d’augmentation du niveau de la mer. Cette aire de réparation spécifique sera complétée par un accueil de navires spécialisés et, notamment, de navires de transport à la voile.
Le développement des drones marins figure également dans la liste des activités à développer dans cette partie du port.
Vents forts, épisodes de submersion lors des grandes marées et des surcotes associées… Les dernières projections du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) rapportées à une étude pilotée par l’Iuem (Institut universitaire européen de la mer) en 2022 font état d’un risque de submersion de plus en plus sérieux pour le port de Brest. Selon cette étude, environ 37 % du port serait confronté au risque de submersion à l’horizon 2100. La partie la plus ancienne du port à l’ouest, la plus urbaine, est la plus exposée. « Nous serons de plus en plus souvent confrontés à des montées des eaux ponctuelles où il faudra faire le dos rond », explique Christophe Chabert. « C’est la raison pour laquelle nous envisageons de renforcer et de surélever l’ensemble des quais du port de Brest ».
4 De la place et du potentiel
Le port de Brest dispose d’une longueur de quais que bon nombre de voisins nous envient : 4,3 km de quais contre seulement 900 m sur le port de Lorient bien occupé, par exemple. « Nous sommes en mesure de répondre à une intensification de l’activité, sans allonger les temps de délai ou d’attente des prestations portuaires. La longueur de quai et la place dont nous disposons dans nos espaces à terre sont des arguments précieux pour les prochaines années », insiste le directeur de Brest Port, Christophe Chabert.
L’un des gros chantiers du port de Brest va concerner la connexion à améliorer avec le train qui arrive à quelques centaines de mètres des quais. Le projet va permettre le chargement de véhicules et de conteneurs sur un cheminement optimisé, afin de raccourcir les opérations et les délais de chargement des marchandises. Ce transport en train diminuera d’autant le trafic des poids lourds sur les quatre voies bretonnes.
6 Un polder qui ne demande qu’à décoller
Imaginé en 2013, le nouveau polder brestois dédié aux énergies marines renouvelables a accueilli ses premiers industriels pour les premiers parcs éoliens français en mer. Le potentiel est encore important avec une nouvelle zone bientôt mise à niveau. Afin de déplacer et de charger les pièces les plus volumineuses et les plus lourdes des éoliennes en mer, un quai renforcé est opérationnel depuis une année à l’extrémité de la zone EMR (Énergies marines renouvelables). Un formidable atout pour le port de Brest qui peut aussi y accueillir les navires de commerce les plus imposants à cet endroit, ainsi que la vingtaine de paquebots de passage à Brest chaque année. Cela dans l’environnement valorisant les énergies renouvelables plutôt que les odeurs de peinture et de ferraille des formes de réparation.
Les grues du port sont au nombre de 18. La plus imposante d’entre elles coûte autour de 15 M€. (Photo Le Télégramme/Stéphane Jézéquel)
7 Chantier d’électrification, nouvelles grues…
Parmi les investissements majeurs de ce choc d’investissements : le remplacement de certaines des 18 grues monumentales qui permettent de travailler sur les quais et dans les formes. Il faudra compter entre 5 et 15 M€ pour les plus imposantes d’entre elles.
Un immense chantier d’électricité en basse et haute tension est également engagé. La généralisation de la haute tension, comme ce qui a été réalisé en base militaire de Brest, devrait offrir la possibilité aux navires de passage et surtout aux unités en entretien, de couper leurs machines et ainsi diminuer la pollution atmosphérique des moteurs encore trop systématiquement maintenus en fonctionnement dans le port.
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« Nous sommes les premiers à miser sur une telle stratégie sur 40 ans »
Christophe Chabert dirige la société portuaire Brest Port. Il détaille le plan d’investissements de 963 M€ imaginé pour les 40 prochaines années au port de commerce de Brest.
Pourquoi avoir établi un plan de développement sur une telle durée, soit 40 ans, alors que les collectivités et les entreprises voient rarement au-delà de dix ans ?
« Un port a besoin du temps long et d’investissements dans la profondeur.Ce plan de 963 M€ d’investissement, dont 500 M€ sur les dix prochaines années, va nous permettre de réaliser des investissements de matériel et des adaptations de quai pour anticiper les besoins de demain ainsi que les défis climatiques ».
Comment anticiper les besoins en hydrocarbures et énergies marines renouvelables dans les 40 prochaines années ?
« C’est toute la difficulté de l’exercice mais c’est aussi la raison pour la laquelle nous avons tenté d’être le plus précis possible dans nos projections. Nous souhaitons renforcer toutes les cartes actuellement jouées par le port de Brest, sans délaisser le pôle hydrocarbures, certes abandonné par Primagaz, mais maintenu par d’autres opérateurs portuaires. Le service des carburants, avec son quai dédié, opérera une mutation pour passer des hydrocarbures routiers à des carburants moins carbonés (Bio-GNL, hydrogène, etc.) ».
Comment tenir ce plan d’investissement avec des gouvernances qui évolueront nécessairement dans le temps ?
« Avec une ligne directrice claire et des investissements qui s’imposent, nous réussirons à garder le cap. Nous sommes en France, dans notre catégorie portuaire, les premiers à miser sur une telle stratégie sur 40 ans ».
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