Françoise – Je suis Françoise, j’ai 60 ans et je suis originaire de Poitiers ; alors je crois que c’est important de souligner le métier que je fais, je suis médecin généraliste, donc forcément j’ai des connaissances quant aux traitements hormonaux. Voilà, j’ai été amenée à être confrontée à la transidentité à travers mon fils qui, en juin 2020, à l’âge de 20 ans, m’a annoncé brutalement qu’il voulait transitionner sans qu’il n’y ait eu jamais rien auparavant qui laisse penser qu’il arriverait à cette décision. A l’époque, je n’y connaissais rien, pour moi la transidentité en tant que médecin et en tant qu’individu citoyenne française, c’était les transsexuels, aussi bien hommes que femmes, et j’en avais croisé deux dans ma vie professionnelle c’est-à-dire en 30 ans d’exercice. Donc, bien sûr à part partir de là, je me suis intéressée à la question.
Vis-à-vis du genre, donc mon mon fils m’annonce qu’il veut transitionner. Donc je n’ai pas du tout compris ce qui se passait ; en fait, il a dit “plus vite ça ira mieux ce sera”. Je lui ai demandé ça voulait dire quoi “plus vite ça ira mieux ce sera” : c’était prendre des traitements hormonaux, avoir éventuellement une chirurgie, changer d’identité à l’état civil et socialement.
Alors en fait, mon fils m’avait annoncé à 16 ans qu’il était homosexuel. Mais ce n’était pas un problème, il était reçu avec son compagnon à la maison et donc, quand il annonce en 2020 qu’il veut transitionner, quelques mois auparavant il a annoncé qu’il quittait son compagnon et qu’il avait rencontré une copine ; et donc, à ce moment-là, je lui ai dit “écoute, c’est à toi de voir, si c’est bien pour toi, c’est bien pour moi” et proposé de rencontrer la copine, c’était en décembre 2019. Donc, je lui ai proposé que cette copine vienne pour Noël, il m’a dit “non” et puis, j’ai discuté un petit peu avec lui, qu’il dise à cette copine qu’il avait eu un copain avant et là, il m’a dit “mais ne t’inquiète pas, elle est au courant parce que de toute façon on est dans la même école d’ingénieur – en l’occurrence parisienne – et elle est militante LGBT” ; et j’avoue que d’emblée, ça ne m’a pas rassurée qu’il dise ça. C’était en décembre 2019.
Donc bien sûr, 2020, le confinement, et donc il me dit “je vais aller me confiner avec ma petite amie à la frontière du Luxembourg”, parce que, faisant la même école d’ingénieur, elle avait prévu un stage dans le cadre de son école d’ingénieur au Luxembourg ; et à chaque fois que j’avais un échange avec lui sur WhatsApp, donc le temps du confinement – alors moi je n’ai pas été confinée parce que médecin, j’étais médecin dans un service de gériatrie et j’ai travaillé – et je lui disais “mais est-ce que je peux parler avec ta petite amie?” et, ils étaient dans un studio et il me disait toujours “non, non, elle n’est pas habillée, non, elle travaille à distance, non, ce n’est pas possible”.
En juin 2020, le déconfinement, il quitte son studio de l’école d’ingénieur et il dit ça, et alors il me dit qu’il veut transitionner parce qu’il me présente ça comme ça, il me dit “tu t’es trompée, tu n’as pas eu un garçon mais tu as eu une fille” et là, je lui ai dit “écoute, je suis désolée, je sais quand même en tant que mère et doublement en tant que médecin ce que j’ai eu” et dans les deux jours qui ont suivi, je suis même allée lui chercher son carnet de santé et lui montrer ce qui était écrit dessus !
RDG – j’ai une question mais lui, quand il dit “tu t’es trompée” il dit “tu m’as assigné garçon” ce genre de chose “tu as mal regardé, je n’avais pas de pénis” ? Je ne comprends pas en fait …
Françoise – Non mais … je vais avoir une petite émotion … et quand il est rentré, juste la veille qu’il me dise ça, il me dit “j’ai raté mon année d’école d’ingénieur”, alors je lui dis “écoute, voilà c’est pas si grave” – au passage, il avait toujours eu une année d’avance à partir du CE1 et comme il avait sauté une classe, il avait été testé, il était plutôt dans les haut potentiels, enfin voilà – donc, je lui dis “c’est pas grave, de toute façon tu avais une année d’avance, tu referas ton année, juste, est-ce que tu vas arriver à refaire ou c’est trop difficile pour toi ?” Et puis après, je lui dis “mais pourquoi tu m’as rien dit ?” puisqu’on se voyait quand même sur WhatsApp “pourquoi tu ne m’as pas dit que tu étais en difficulté ?”, “je pensais que j’allais arriver à rattraper” ; donc, je sentais qu’il y avait des choses qui n’allaient pas à la façon dont il parlait, il se comportait etc ; et quand il me dit ça, il me dit – voilà, on va s’asseoir à table dans la salle à manger – et il me dit “non juste écoute, il faut que je te dise, tu t’es trompée, tu n’as pas eu un garçon mais tu as une fille et puis voilà, et donc à partir de maintenant il faudra m’appeler du prénom que j’ai choisi, donc un prénom féminin et me genrer au féminin”.
Et là, je me suis mise à pleurer et je lui ai dit “mais tu es complètement fou ! Qu’est-ce que c’est cette histoire ? Mais tu as trouvé ça où ?” et d’emblée je lui dis “mais ta petite amie, qu’est-ce qu’elle en dit ?” et il me dit “mais de toute façon, elle est au courant depuis le début, de toute façon, c’est elle qui a bien vu que je n’étais pas homosexuel, mais que j’étais une fille” et là je dis “mais c’est pas possible quoi, c’est pas possible” et lui il s’est mis aussi à à pleurer brièvement, il m’a sorti des feuillets sur la transidentité, ce que c’était etc, qu’il avait imprimés pendant la nuit, pendant qu’il était chez moi.
Alors évidemment, je suis allée voir, je suis allée chercher d’emblée ce qu’il en était des traitements, qu’est-ce qu’ils donnaient. Donc, concernant les garçons, c’était des prises de traitement d’œstrogènes, des prises de traitement antitestostérone, donc à ce moment-là, ils parlaient encore de l’Androcur dont on parle beaucoup actuellement, et sinon, un médicament qui s’appelle Bicalutamine, et je lui ai dit “mais tu ne vas pas prendre ça mais ça serait bien de voir un psychologue ou une psychologue” et il dit “mais je n’ai pas besoin, de toute façon, j’ai trouvé un médecin à Paris qui va me prescrire les traitements et puis voilà !”. On est allé, j’avais prévu un restaurant comme souvent quand il revenait des études, on y allait donc tous les deux – on est divorcé avec son père et moi je revis avec un compagnon – et c’était prévu qu’on y aille tous les deux et on est allé au restaurant et toutes les phrases que je lui disais au masculin il me les reprenait au féminin, et quand je lui disais son prénom, il me reprenait au féminin. Donc moi, j’étais terrassée et comme je dis, je vis avec un compagnon et quand mon compagnon est rentré le soir il me dit “ça ne va pas ? Qu’est-ce qui s’est passé avec ton fils ?” ; et je ne voulais pas lui dire et je me suis dit mon fils est tombé sur la tête, on va discuter avec des psychologues, ça va aller … sauf que mon fils, dès le lendemain, il a dit “bon, je repars à Paris, je vais chez ma copine et puis voilà” ; alors, j’ai parlé des traitements
RDG – oui, j’ai juste une question, dans son enfance, est-ce qu’il a montré des signes de de comment dire, de dysphorie de sexe ? Est-ce qu’il disait “je suis une fille” ? Enfin, c’est arrivé à quel moment ?
Françoise – Alors, il n’a jamais montré aucun signe de dysphorie, ni aucun intérêt pour tout ce qui est attribué au genre féminin on va dire ; enfin, il n’a jamais eu de demandes d’habillements différents, jamais d’intérêt pour faire des sports féminins, enfin il n’était même pas intéressé par le sport tout court, pas d’intérêt pour les bébés, et même, alors je sais bien que c’était l’école maternelle, mais il courait entre guillemets après une petite copine, c’était l’école maternelle et après, même quand il a annoncé qu’il était homosexuel, et on a demandé tant son père que moi, après on n’a jamais repéré de caractères où on se dirait “ah oui, il a un peu des tendances féminines” et ce parfois “caractère féminin” chez certains homosexuels, son copain il avait plutôt des comportements assez féminins.
Alors après, j’ai un autre fils, donc un fils aîné, son frère, je veux dire, ils n’ont jamais été élevés dans le côté “garçon”, leur père n’était pas comme ça où “si tu dois te battre, vas-y ! Tu es un homme mon fils”, ils n’ont jamais eu une éducation comme ça, ils ont eu une éducation du respect, tant des hommes que des femmes, et pas le côté caricatural “garçon combatif” donc non, il n’a jamais montré de tendance féminine, il n’a jamais dit “je suis une fille”, c’est vraiment apparu dans cette école d’ingénieur avec cette jeune femme qui lui a dit “voilà, tu n’es pas homo” et c’est à partir du moment où il a croisé son chemin, qu’il a quitté son compagnon et qu’il a dit, probablement quand il me l’a dit, ça faisait 6 mois qu’il cogitait ça, mais il y avait eu le covid … non rien, rien, rien …
RDG – Alors je veux juste, en tant que féministe quand même, ajouter que même si ça avait été le cas, s’il avait joué avec des poupées, qu’il avait porté des petites robes, des paillettes et joué avec des poneys etc, ça n’aurait jamais signifié que c’était une fille. Je veux qu’il n’y ait pas d’ambiguïté sur la question. En revanche, c’est vrai qu’on entend parfois des parents dire “oui moi, dès le début, tout petit…” par exemple, dans le documentaire “petite fille”, la mère prétend que dès le début l’enfant dit qu’il est une fille, je ne parle pas des stéréotypes sexistes, je parle vraiment du sentiment profond d’être une fille. Je ne sais pas ce que ça veut dire, moi personnellement, je suis une femme voilà, moi, mes enfants ont toujours eu des poupées, filles et garçons, et ça n’a jamais, je n’ai jamais questionné leur sexe par rapport à ça.
Françoise – Oui bien sûr, non mais non, non, il n’ a jamais dit de choses comme ça, ni “je suis une fille etc”, le seul moment où il a dit quelque chose là-dessus c’est quand il a annoncé vouloir transitionner, donc, vers 6-7 ans, il avait demandé à faire du patin à glace, ça c’est résolu en 2 heures de temps parce qu’il a fait une chute, s’est fait mal au poignet et il a dit “oui tu vois, cette fois-là, quand je voulais faire du patin à glace, je voulais être une patineuse et pas un patineur” enfin c’est les reconstructions après coup, mais autrement, jamais, jamais, il avait des copains aussi d’école qui venaient à la maison … Alors évidemment, c’est en y repensant après, il y avait juste une chose que je lui disais tout le temps, c’est qu’on lui disait par exemple “est-ce que tu veux aller au cinéma ? Est-ce que tu veux qu’on invite un copain pour ton anniversaire ? Est-ce que ça te plairait qu’on aille là ?” à telle activité etc, et il disait toujours “je ne sais pas”, c’est quelqu’un qui n’avait pas d’affirmation de soi, il se laissait un peu manipuler par les autres et je disais toujours “si tu ne choisis pas pour toi-même, ce sont les autres qui choisiront pour toi” voilà.
RDG – Et ici on en a une belle illustration malheureusement
Françoise – Malheureusement oui, malheureusement oui.
RDG – Je te laisse poursuivre…
Françoise – Donc évidemment, je ai discuté de ça “mais écoute tu n’as jamais montré de caractère féminin, tu n’as jamais dit que tu étais une fille, mais qu’est-ce qui s’est passé ?” et puis les discussions ont continué après, plutôt via SMS ou WhatsApp, parce qu’à partir du moment où je n’ai pas accepté de dire “oh mais comme c’est étrange, bien sûr tu es ma fille et je vais te genrer au féminin et t’appeler du prénom féminin” ça a été fini avec moi, il s’est complètement braqué contre moi. Donc j’ai dit que j’étais médecin, j’ai demandé à un ami qui est psychiatre dans la région, s’il ne connaissait pas quelqu’un et j’ai proposé à mon fils d’aller voir ce psychologue et en fait, mon fils n’a pas voulu revenir et ensuite, c’était une Maison des Adolescents, donc ils m’ont proposé que je vienne moi toute seule et en fait, je suis tombée sur un psychologue transaffirmatif qui m’a dit “mais si votre fils dit qu’il est une fille et que vous devez l’appeler en prénom fille, et bien vous devez le faire” mais je lui ai dit “mais écoutez, quand même quoi ! il n’a jamais montré aucun signe, peut-être il y a d’autres discussions, peut-être il a d’autres problèmes que finalement on ne sait pas et qu’il faudrait discuter”, “non, non, non, vous devez accepter ça” et je me suis dit que quand même ça serait bien peut-être que mon fils discute avec cette personne, il l’a appelé en visio, évidemment le psychologue a tenu le même langage, donc mon fils est allé voir sur Paris une fois, c’est lui qui l’a dit, une psychiatre qui a dit “mais oui, bien sûr vous êtes une femme vous devez prendre des traitements hormonaux” donc à cette époque, en 2020, il fallait encore un certificat d’un psychiatre.
Donc il a amené le certificat à une médecin généraliste très populaire sur Paris pour dire que de toutes façons elle ne demande même pas de certificat déjà à l’époque, même pas de certificat de psychiatre, qu’elle genre immédiatement dans le nouveau genre, le prénom et qu’elle prescrit sans problème des traitements hormonaux. Alors moi je suis complètement effarée quand il parle de ça parce que dans le cas des garçons, donc on va donner des œstrogènes alors que ce soit en comprimés ou en crème, là c’est plutôt en patch et il faut savoir que ce sont des traitements qu’on donne en traitement substitutif hormonal à la ménopause et qu’il y a une recommandation depuis des années de donner le traitement à la ménopause chez des femmes le plus court possible. Pourquoi ? Parce qu’il y a des risques thromboemboliques : donc de faire des phlébites, des embolies pulmonaires et puis il y a des risques de cancer. Or dans le cas de mon fils, il a commencé à 20 ans, on va dire qu’il a une espérance de vie actuelle de 80 ans donc ça veut dire 60 ans de prendre des traitements par œstrogènes et sans se dire “mais il y a quand même quelque chose qui va pas !”
Donc toujours dans le cas général et dans le cas de mon fils, dans le cas général donc comme on dit les œstrogènes ont des risques thromboemboliques. Or le père de mon fils avait fait sur un simple claquage musculaire une embolie pulmonaire dont il a failli décéder. Enfin il serait probablement décédé si moi je n’avais pas été médecin et y penser. Et je lui ai dit ça, je lui ai dit “mais peut-être qu’il y a des facteurs de risque thromboemboliques” et il m’a dit que “c’était pas vrai, que je racontais n’importe quoi”. Or je sais que c’est vrai, je SAIS que c’est vrai. Et puis ensuite il a été mis toujours dans le cadre garçon transitionnant vers fille sous anti-androgènes, donc en l’occurrence du Bicalutamide. Et le Bicalutamide est donné dans les cancers de la prostate métastatique. Cancer de la prostate métastatique et on donne ça à un jeune de 20 ans ! Et on ne voit pas où est le problème ! Or dans les cancers de la prostate métastatique on donne ce genre de traitement, on va le donner 3-4 ans c’est-à-dire, la personne va se stabiliser, guérir de son cancer ou bah parfois malheureusement on n’arrive pas à les stabiliser et donc on n’a aucun recul de le donner plus que 2-3 ans, on n’a aucun recul sur ce traitement et là de nouveau, il était parti aussi pour X années de traitement.
C’est un garçon très intelligent, qui fait des études d’ingénieur, qui a des hautes capacités. Je lui ai expliqué et comme il est bien embrigadé, il a dit que c’était pas vrai, qu’il avait demandé à sa médecin et qu’ il n’ y avait aucun risque. Et je lui dit “demande à ta médecin qu’elle te donne des publications sur des oestrogènes donnés pendant 60 ans, sur du Bicalutamide donné pendant 10 ans et après on en rediscutera”
Evidemment il n’y a aucune publication de ce genre. Il n’y a aucune étude qui a été faite sur des prescriptions aussi longues de ces traitements puisque on sait très bien actuellement que surtout quand il a commencé en 2020, là on a encore une progression des cas, mais il n’y en avait pas tant que ça.
RDG – Mais déjà à l’époque on connaissait la contre-indication par rapport à son état de santé en fait, à sa prédisposition génétique.
Françoise – Alors on connaissait les contre-indications et donc elles n’ont pas été recherchées. Je l’ai dit à mon fils “dis-le à ta médecin”. Il se trouve que j’ai pu savoir le nom de la médecin, j’ai écrit à la médecin en lui disant “écoutez voilà, alors déjà je ne comprends pas du tout il n’a eu aucune tendance, ça serait bien qu’il voit un psychologue ou une psychologue ou psychiatre parce que peut-être qu’il est en souffrance mais que c’est pas la cause”. La deuxième des choses, j’ai expliqué les antécédents familiaux : donc le père qui avait fait une embolie pulmonaire et moi qui avais fait une phlébite pendant la grossesse. Alors, chaque cas pris séparément, ce n’est pas très grave, c’était le regroupement des deux, l’absence de recul. Et en fait il a fait une petite complication liée au Bicalutamide, il s’est retrouvé avec un énorme coup de soleil alors qu’il est très brun, il n’a jamais eu un coup de soleil de sa vie, c’est un effet secondaire du Bicalutamide. Il est porteur aussi d’une anomalie génétique bénigne au niveau du foie qui est la maladie de Gilbert mais qui contre-indique par exemple de boire de l’alcool, même en petite quantité, parce qu’on peut se retrouver à être jaune, et que sûrement ce n’est pas très bon.
J’ai dit à la médecin aussi que si ça avait été une jeune femme à qui on prescrivait une pilule, on aurait fait toutes ces recherches là, et que lui il a eu la prescription comme ça quoi.
Et elle m’a répondu qu’elle s’occupait très bien des patients. Donc, il se trouve que, dans son cas, il y a eu une recherche secondaire des facteurs de risque et moi, j’ai demandé à mon ex-mari, donc son père, de faire la recherche génétique du risque thrombo-embolique.
Il se trouve que mon ex-mari est porteur de ce risque là, comme dit en dehors d’une immobilisation, lui ne risque rien, mon fils de prendre des oestrogènes, il a des risques majeurs et donc il est porteur de la même mutation et toute la prescription a été faite sans recherche aucune. C’était “je suis transgenre” le certificat du psychiatre “oui, vous êtes transgenre” et le médecin “bam, on prescrit” ; et ça c’est un vrai scandale ! Voilà, c’est un vrai scandale !
RDG – Oui, c’est effarant … merci en tout cas de ces précisions, c’est la première fois qu’on a autant de science médicale qui nous est apportée et c’est vraiment troublant de voir à quel point, même des médecins vont faire abstraction de la science. Alors, la science la plus évidente qui est le constat du sexe à la naissance mais aussi l’administration de traitements, la réflexion sur les effets secondaires, sur le bénéfice risque etc, tout ça par dogmatisme en fait.
Françoise – Absolument ! Et, je voudrais parler juste du cas des filles qui veulent transitionner vers garçon, parce qu’il se trouve que j’ai des contacts avec d’autres parents qui sont concernés ; donc, les filles, en prenant de l’Androtardyl, sans parler de toutes les conséquences dramatiques qu’elles ont : la voix, les cheveux, l’acnée et tout ça, il y a une chose aussi : s’il y a des antécédents familiaux de maladies cardio-vasculaires, donc c’est infarctus, accident vasculaire-cérébral précoce, on sait qu’il y a une surreprésentation masculine du fait du risque d’être un homme via les androgènes est un risque de maladie cardiovasculaire donc, une nouvelle fois : infarctus, avc et les médecins prescripteurs ne demandent absolument pas les antécédents “est-ce qu’il y a des infarctus précoces ou des AVC précoces dans votre famille qui contre-indiqueraient… ?”, et encore une fois, on peut être amené à prescrire, on a prescrit de l’Androtardyl chez des hommes qui ont un déficit de testostérone mais ils vont être prescrits à 50, 55, 60 ans et excessivement rarement chez des jeunes donc, aucun recul et un risque majeur de faire des AVC précoces et ça c’est “non, c’est plus important de les traiter et sans suivi psychologique et de donner de la testostérone et voilà”
RDG – C’est vraiment, c’est atterrant en fait, c’est atterrant … Et en plus, tout ça dans un contexte où il n’y a pas de protocole, enfin je dirais qu’il n’y a aucun contrôle de la Haute Autorité de Santé où en fait, on a des personnes qui font des expériences sur les enfants !
Françoise – Absolument ! Alors là, ce sont des majeurs. Je suis scandalisée par mes confrères et consœurs, là en l’occurrence la prescriptice de mon fils est une consœur, de dire “certes on prête le serment d’Hippocrate” où il est dit : primum non nocere : d’abord ne pas nuire, et on ne se dit pas “tiens voilà un jeune, dans le cas de mon fils, est-ce que vraiment je peux faire une enquête ? Est-ce qu’il a eu des antécédents d’avoir un sentiment d’être fille etc, est-ce qu’il n’a pas subi d’influence, est-ce qu’il ne peut pas voir un psychologue, je vais prendre le temps etc, j’ai demandé les antécédents médicaux, je lui ai expliqué les risques médicaux”. Non, non, rien, hop ! Prescription d’emblée. Moi, je ne dis pas que ça n’existe pas, les transgenres, que ce soit garçon ou fille, mais avant ils s’affublaient peut-être du genre opposé, avoir un comportement du genre opposé. Là, on donne des traitements pour lesquels on n’a aucun recul. Il faut savoir que seulement maintenant, il y a des études qui sont faites en laboratoire sur des animaux, que ça a été prescrit parce qu’on s’est dit “tiens, c’est ce qu’il faut prescrire” et sans aucune étude de laboratoire ; c’est-à-dire le moindre médicament mis sur le marché, en tout cas le marché français mais international aussi, enfin je pense états-unien, il y a des études sur des cellules, puis sur des animaux, puis sur un petit groupe de personnes, puis sur un grand groupe de personnes et le suivi à distance ; là, c’est prescrit hors autorisation de mise sur le marché parce que les laboratoires ils ne sont pas fous, ils ne vont pas dire “oui, oui, allez-y, on met ça dans les AMM, (autorisation de mise sur le marché), sans aucun test fait en laboratoire” ; c’est-à-dire qu’on a commencé en sens inverse, d’abord on donne aux êtres humains puis maintenant, on va essayer sur les animaux de laboratoire, en commençant par les souris, sans qu’on ait pu dire que nous sommes identiques au souris !
RDG – Donc en fait, ces jeunes sont des animaux de laboratoire.
Françoise – Absolument, absolument, c’est ça,
RDG – C’est scandaleux !
Françoise – C’est scandaleux ! Et par exemple, dans le cas de mon fils et des jeunes hommes qui voudraient transitionner vers femme, donc il vont avoir des oestrogènes – alors il y a des opérations affreuses qui peuvent avoir lieu, mais il leur faudra toujours des hormones, donc c’est des oestrogènes – vont être prescrits à vie. Imaginons que, sans le savoir, on soit porteur d’une mutation génétique avec une prédisposition de risque de cancer du sein ; imaginons dans 5 ans, il fait un cancer du sein, il sera traité, les oestrogènes seront arrêtées et il n’a plus aucune hormone.
Il n’a plus AUCUNE hormone, il fait quoi ? Enfin, je veux dire, c’est terrifiant !
Ou il fait une embolie pulmonaire aussi, puisque en plus, il est porteur de la mutation, ça s’appelle le facteur V de Leiden, il fait une embolie pulmonaire, il a une contre-indication aussi aux oestrogènes définitivement, ou alors il les continue, et puis il récidive, et il décède. Et c’est terrifiant que des médecins en arrivent à prescrire, être confiants dans leurs bonnes idées, dans leur bon droit et n’aient aucune remise en question !
RDG – Maintenant si tu veux bien, on va s’intéresser à la question des menaces que fait peser cette idéologie sur les droits des femmes, des enfants, sur nos droits aussi fondamentaux, sur la société…
Françoise – Alors, ça aussi, je trouve que c’est un vrai scandale ! Parce que donc, des hommes qui transitionnent vers femme, bien sûr, il y en a qui, enfin je pense à mon fils, je ne pense pas qu’il irait agresser des femmes, mais il y en a d’autres qui vont raconter des mensonges, c’est-à-dire qui ne vont pas forcément prendre des traitements anti-androgène, c’est-à-dire ils peuvent avoir des oestrogènes mais pas d’anti-androgènes, ce qui leur permet encore d’avoir des érections et d’aller violer des femmes, partager les vestiaires de femmes, on parle aussi des prisons ; après, il n’y a plus de lieu sanctuarisé, où les femmes se retrouvent entre elles et discutent de leurs ressentis.
Enfin, je ne comprends pas, je ne comprends pas comment on en arrive là, aussi bien enfin dans les écoles, voilà les toilettes qui ne sont plus réservées aux femmes, tout ça c’est, je trouve que c’est très préjudiciable pour les femmes ; et d’ailleurs, c’est aussi des choses que j’ai argumentées à mon fils au-delà du changement vis-à-vis de lui, c’est toute cette idéologie, que chaque personne qui porte cette idéologie porte le reste avec, involontairement ou volontairement.
Alors, vis-à-vis de ce que ça a donné au niveau familial, c’est terrible. Parce que moi, je n’ai pas vu mon fils depuis 3 ans, parce que, comme il dit, de toute façon pour lui, je suis la pire des mères… Alors que je m’entendais très bien avec mon fils.
Puisque je n’ai pas accepté d’emblée. C’est d’emblée que j’aurais dû dire “ah oui, comme c’est merveilleux ! Enfin, tu as trouvé ta voie !”
Et ça occasionne beaucoup de chagrin pour un tas de personnes : son père, moi, mais aussi son frère, sa sœur, mais aussi toutes les personnes qui nous sont proches, mon compagnon, la compagne de son père, les cousins, cousines, les oncles et tantes, sa grand-mère qui est encore vivante… Il a coupé les liens avec tout le monde, tout le monde !
Il y en a qui ont essayé de reprendre contact, mais il n’y a rien à faire, ils sont complètement mis (de côté ?), à partir du moment où on n’a pas dit “oui c’est merveilleux” et d’emblée, c’est fini. Son père a essayé aussi de dire “bon écoute, moi, j’accepte, ok je veux bien te genrer au féminin, t’appeler par le prénom”, notre fils est venu 24 heures chez son père, il a fait tout ça le père et finalement, il n’a plus contact non plus.
Quand même, on sait qu’il a eu son diplôme d’ingénieur par son frère mais sinon, il n’a pas raconté qu’il avait fini les études, on ne sait même pas où il travaille ni où il habite, à Paris mais c’est vaste !
Alors moi j’ai décidé d’abord d’informer à l’époque l’Ordre des Médecins de Paris, donc celui de sa médecin, l’Ordre des Médecins de la région dont je dépends et, tout le monde a eu cette réponse “ah il est majeur, on ne peut rien faire”.
Et puis, en rencontrant d’autres parents qui étaient concernés, j’ai aidé une maman aussi à déposer une plainte au niveau de l’Ordre des Médecins concernant sa fille ; parce que là, c’était contre le psychiatre qui avait délivré le certificat comme quoi la fille était transgenre. Or, sa fille avait des troubles psychologiques, psychiatriques, elle avait fait des tentatives de suicide, a été suivie depuis l’âge de 6 ans, donc je l’ai aidée à déposer une plainte au niveau de l’Ordre régional. Et par chance, la plainte avait été transmise à la Chambre Disciplinaire de l’Ordre régional ; parce que il y avait une avocate qui avait dit “oui, il y a quand même une possibilité, même si cette jeune fille est majeure, de porter plainte, donc il y a un médecin de la Chambre Disciplinaire qui a beaucoup aidé à la décision, c’est-à-dire que ce médecin, psychiatre, a été condamné à 3 mois d’interdiction d’exercice ferme, et 3 mois avec sursis. Et donc, on était très contents.
Et moi, du coup j’ai engagé une vraie plainte, c’est-à-dire je porte plainte contre la médecin de mon fils pour mise en danger de la vie de mon fils à l’Ordre des Médecins de Paris, puisque cette médecin exerce à Paris. J’ai rencontré la médecin, je lui ai dit tout ce que j’ai dit avant sur la dangerosité, sur le fait qu’il n’a jamais été vu, que je ne retirerai pas ma plainte ; malheureusement, la mienne n’aboutira à rien parce que j’étais accompagnée d’une avocate mais elle était accompagnée d’un avocat protransidentité qui a trouvé la faille, c’est-à-dire que mon fils n’est ni sous tutelle ni sous curatelle, donc la plainte ne peut pas continuer.
De nouveau, c’est extrêmement choquant de se retrouver face à une femme médecin qui dit “moi aussi j’ai des enfants”, je lui ai dit “et alors, vous voudriez qu’on fasse ça vos enfants ?” Evidemment, elle n’a rien répondu et la plainte s’arrête là.
Et du coup, du côté de cet ami dont le psychiatre avait été condamné, alors malheureusement, le psychiatre a fait appel de la décision alors qu’il ne s’était même pas présenté aux audiences ; il faut savoir que la psychiatre de la jeune fille avait dit, la psychiatre habituelle avait dit “surtout il ne faut pas qu’elle transitionne, elle a des troubles psychiatriques qui doivent être pris en charge mais ce n’est pas ça le problème” ; et le psychiatre, la seule défense qu’il a c’est de dire “oui, la mère n’accepte pas que sa fille soit un fils et c’est scandaleux c’est moi qu’on attaque” alors que même l’Ordre des Médecins a dit “oui, ce n’est pas normal de ne pas avoir pris les considérations de la consoeur psychiatre, de demander un dossier médical, un avis au médecin traitant, et tout ça”. Il faut savoir que tout ça se passe avec des avocats et que c’est un coût très élevé. Ce sont des praticiens qui n’ont aucun remord de dire “je me suis trompé.e”
RDG – Ok, donc là on vient d’aborder la question des droits notamment, le droit d’avoir notre santé protégée, j’aimerais que, si tu veux bien, tu développes les raisons qui t’ont amenée à témoigner aujourd’hui, que tu développes aussi l’axe selon lequel “est-ce que tu te sens en sécurité ou pas pour parler librement ; est-ce que tu te sens en danger ou pas ?”
Françoise – Alors moi, je me sens pas libre de parler librement à plusieurs titres, c’est-à-dire que moi, je suis médecin libéral et donc, dans mon propre cabinet et je suis inquiète des fois de témoigner, et de ce qui peut se passer, d’être menacée parce que j’ai dit des choses contre, j’ai amené des arguments médicaux sur les traitements médicaux, enfin les risques des traitements hormonaux pardon ; ce qui m’amène à témoigner, c’est vraiment d’apporter cet éclairage là, de dire “mais comment on peut, en tant que médecin, prescrire alors que, enfin j’ai déjà “dit on n’a aucun recul, on n’a aucune preuve, on ne sait absolument pas combien de personnes sont concernées, qu’est-ce qu’ils ou elles deviennent”. Comment l’Ordre des Médecins peut laisser faire ça ? Dire “ah ben non, vous comprenez ils sont majeurs, on ne peut rien faire”. Et puis aussi, il y a eu déjà plusieurs émissions, ceux qui sont pro-transidentité dans les services disent “tout est sous contrôle, on sait très bien ce qu’on fait” ; Or, en fait il y en a plein, une fois qu’ils sont majeurs mais peut-être mineurs, qui ont des prescriptions en dehors de tout circuit et ils vont voir des généralistes ou des endocrinologues ou le Planning Familial
RDG – Et qui te donne ensuite une ordonnance renouvelée, il y avait le témoignage d’Axelle, le témoignage 62, qui était vraiment très parlant pour ça, un entretien avec le médecin, aucun antécédent médical, aucun antécédent psychiatrique, une ordonnance de testostérone.
Françoise : Voilà et même moi j’ai eu contact avec un père qui dit que son fils a eu une téléconsultation, donc la prise de sang a été prescrite en téléconsultation. Donc même pas une mesure de tension, même pas une auscultation cardiaque, les antécédents on s’en fiche… Évidemment des jeunes ont toutes les chances de ne pas avoir de troubles métaboliques et hop la prescription derrière ! Alors que ce jeune homme, la mère de ce jeune homme, donc la femme de ce monsieur était décédée brutalement 2 ans auparavant et le jeune homme était déprimé mais il n’y a eu aucun questionnement sur ça.
Je suis extrêmement, mais vraiment extrêmement choquée que l’Ordre des Médecins tant qu’ils ne savaient rien, ben voilà, mais à partir du moment où les plaintes se multiplient et où il y a des parents qui disent dans des tas de régions “voilà ce qui se passe” et ils s’en débarrassent les mains en disant “ah bah ils sont majeurs, ils font ce qu’ils veulent”. Voilà, tant pis. C’est vraiment choquant, c’est vraiment choquant.
RDG – Oui ils sont majeurs, ils font ce qu’ils veulent, on est vraiment dans une espèce de, comment dire, de relation ultra libérale à la santé. Genre : j’ai envie aujourd’hui, ben donc j’ai droit. Et comme si le médecin était une machine à prescrire et que finalement pour gagner des clients et non pas des patients, bah il faut prescrire. Effectivement il y a, on sait, il y a quand même des listes qui circulent de médecins qui sont trans affirmatifs et qui se sont fait des patientèles énormes justement grâce à ça.
Françoise : Et bien celle de mon fils à Paris. Enfin bon après sur les médecins dans la majorité des régions, les médecins, en tout cas, généralistes endocrinologues, n’ont pas besoin de ça pour se faire des clientèles, mais je ne sais pas, je ne les comprends pas. C’est dire “ah bah oui”… Enfin c’est comme s’ils ne pensaient pas d’un côté il y a la médecine du reste c’est-à-dire “ah bah non on ne va pas prescrire ces traitement parce que c’est dangereux, parce qu’ils ont des contre-indications” et la médecine du genre “bah ok il demande, je prescris.” Voilà, bilan de base, il n’y a pas de problème, allez hop ! Et vous vous posez la question de la suite ? Non.
RDG – Tu as raison de le préciser en fait, la plupart des médecins ne sont pas complices de ça on est bien d’accord, c’est une minorité hein évidemment. Mais une minorité qui n’a pas besoin de compétences particulières pour rédiger des ordonnances puisque apparemment, les études de médecine semblent ne pas très, comment dire, les compétences du médecin qui sont notamment d’établir un bilan médical ne sont pas tellement utilisées par ces médecins-là. D’autant que la consultation en visio, bon on peut en discuter mais ça ne semble pas d’une d’une fiabilité absolue quand même, on peut à peu près raconter ce qu’on veut. J’ai aussi d’ailleurs, je sais que sur les sites transactivistes, il y a en quelque sorte les scripts des entretiens qu’on doit avoir avec les médecins, c’est-à-dire on va te poser telle question, tu dois amener telle réponse, il faut que le médecin entende tel et tel mot clé et hop c’est bon pour ton ALD. Donc en fait les médecins… Faire 10 ans d’études pour ça… Voilà. Heureusement les médecins ne font pas tous ça bien sûr, mais il en suffit d’un tout petit nombre pour arriver à développer ce scandale, à le rendre possible et c’est vrai que le Conseil de l’Ordre et la justice devraient vraiment s’intéresser à ça et je pense que la justice s’y intéressera plus tard, ça viendra. Et ces listes de médecins, elles serviront à la justice. Je pense qu’il faut quand même qu’ à un moment donné les complices sachent que ben on ne va pas les lâcher quand même, on ne va pas les lâcher.
Françoise – J’espère bien ! Il faut savoir aussi qu’au niveau de la Caisse Nationale et donc Caisse Primaire d’Assurance Maladie, une personne qui vient voir un médecin et qui dit “je suis transgenre, je voudrais faire une transition, vous êtes mon médecin traitant, est-ce que vous pouvez demander une ALD transgenre ?” Bah la ALD, elle est donnée en 24 heures. Il n’y a rien qui est étudié.
Et pourquoi ? Pourquoi alors qu’ il y a des gens qui ont des pathologies qui demandent beaucoup de soins, je pense à des gens âgés qui ont des plaies variqueuses, j’ai le cas qui demandent beaucoup de soins, des soins coûteux alors ce n’est pas une ALD, c’est-à-dire ce n’est pas pris à charge à 100 %. ALD, affection longue durée, donc tout est pris en charge à 100 %. Et là, dans le cadre de la transidentité, un jour il y a quelqu’un qui a demandé que ça soit pris en charge à 100 % et c’est passé comme ça ! Alors qu’il y a des tas d’autres cas où il devrait y avoir des prises à charge à 100 % et que ça n’y est pas ! Tout le monde connaît les cas des problèmes dentaires, des problèmes auditifs et que là bah non on ne paye pas mais on paye des traitement non mis à l’épreuve dont on ne sait pas ce que ça fait. La chirurgie aussi est prise en charge partiellement…
RDG – La reconstruction mammaire des femmes qui sont survivantes d’un cancer du sein n’est pas forcément prise en charge. Alors que le bonnet C de ces messieurs oui.
Françoise – Il y a par exemple aussi des femmes qui ont des phénomènes physiologiques :
avoir des enfants, allaiter, qui peuvent avoir des ptoses mammaires, donc les seins qui sont descendus, ce n’est pas pris en charge du tout. Et dans le cadre de la transidentité, à la fois les mammectomies et les reconstructions mammaires et enfin les constructions mammaires, les prothèses etc… Tout est pris en charge et c’est exactement la même cotation. Du coup c’est très difficile pour la Sécurité Sociale de savoir par exemple dans le cas d’une reconstruction mammaire chez une femme qui a eu des enfants, c’est la même cotation que chez des messieurs qui transitionnent et à moins de faire un croisement avec l’ALD, on ne peut pas savoir qui a été opéré. Mais les uns sont pris en charge, les autres non.
RDG – C’est vraiment scandaleux ! En fait j’ai la réponse maintenant à “qu’est-ce que c’est qu’une femme ?” puisque apparemment personne ne sait. La femme c’est celle qui systématiquement sera maltraitée par nos institutions et qui ne sera pas remboursée pour des soins légitimes.
Françoise – Voilà, c’est ça.
RDG – Et qu’est-ce qu’un homme ? Ben c’est celui qui arrive à se faire payer n’importe quoi et tout le monde va applaudir. Mon Dieu, qu’il est courageux ! Oh comme il est brave ! Oh là là je l’admire ! Ouvrons-lui la porte grande de nos vestiaires et de nos toilettes !
Françoise – Voilà, voilà, c’est ça.
RDG – On va passer à la question suivante si tu veux bien. Donc est-ce que tu as une anecdote à raconter sur un événement qui t’a marquée concernant le mouvement transidentitaire ?
Françoise – Alors oui il se trouve qu’ étant médecin j’assiste à des formations médicales continues et donc dans ma ville il y avait un chirurgien plasticien au demeurant, connu comme excellent chirurgien plasticien, donc qui fait évidemment chirurgie plastique faciale, chirurgie des seins, enfin tout ce qu’on veut etc… Et qui vient présenter en direction des généralistes les suivis des interventions de chirurgie esthétique et quelle conduite à tenir en cas de complications. Donc il fait son exposé et après moi je voulais savoir ce qu’il faisait vis-à-vis de la transidentité. Alors mes confrères et consœurs ne connaissent pas mon cas parce que je n’en parle pas, je ne veux pas être étiquetée comme ça, je ne veux pas avoir des problèmes etc… Donc je pose la question au chirurgien “est-ce que tu as des demandes de mammectomie ?” Alors je lui dis “oui je sais qu’il faut dire torsoplastie pour les transgenres”. Alors il dit oui et je lui dis “est-ce que tu opères des majeurs ou des mineurs ?” Alors il me dit “non je ne prends que des majeurs”. Mais je ne suis pas tout à fait sûre de la réponse. Je lui dis “mais est-ce que tu demandes un certificat d’un psychiatre ?” Et il me dit que ce n’est plus obligatoire. Alors je lui dis “ben oui ça je le sais, mais du coup tu ne m’as pas répondu, qu’est-ce que tu fais ?” et il me dit “bah je vois bien s’ils sont transgenres”. Alors je lui ai dit “tu veux dire que tu es donc très bon chirurgien plasticien, ça on est tous d’accord, mais tu es aussi psychiatre pour savoir si la personne en une consultation va te dire je suis transgenre et faites-moi une chirurgie de réassignation et donc tu sais si la personne est transgenre ?” Et il me répond “ben oui”.
Et là alors je tiens à défendre grand nombre de confrères et de consœurs parce qu’ il se trouve que sur le groupe de médecins de la ville, tout le monde a dit “mais quoi ! quoi ? quoi ?” Et je lui dis “et donc c’est pris en charge par la Sécurité Sociale ?” Et il dit “ben oui, oui”
Et donc les généralistes étaient mais complètement abasourdis en disant “quoi ! Mais comment ? Mais il n’y a pas d’entretien ? Mais tu fais ça comme ça ? Mais c’est pris en charge ? Mais pourquoi ?” Et donc ils ne savaient rien. Mais le chirurgien se targuait d’être, comme je dis, excellent chirurgien plasticien c’est une certitude, mais il savait en un entretien avec la personne, que la personne était transgenre et donc qu’ il pouvait opérer et mettre tout ça sur le compte de la Sécu. Et c’est affreux.
RDG – Oui c’est édifiant et en même temps c’est aussi rassurant de voir que quand on en parle, la plupart des gens ont quand même encore du bon sens. Encore faut-il qu’on puisse aborder la question. Mais quand même, je pense qu’il y a des personnes qui ont une telle suffisance qu’ils sont dangereux tout simplement. “Moi je sais!”
Bah écoute, moi je sais que je ne sais pas. C’est déjà beaucoup.
Françoise – J’ai une autre anecdote du même acabit : un gynécologue parisien qui a témoigné sur un des plateaux télé qui disait “de toutes façons, il n’y a pas d’intervention chirurgicale en dehors d’un protocole”, donc il parlait en particulier des jeunes filles qui subissaient des mammectomies. Or moi j’avais une preuve que si et j’ai contacté ce gynécologue par courrier en lui disant de me rappeler, que je voulais discuter avec et il m’a rappelé, je n’étais pas sûre qu’il le fasse et je lui ai dit “voilà ce que vous racontez sur un plateau télévision c’est faux, vous savez très bien que je vous ai envoyé la preuve qu’ il y a des interventions en dehors de tout protocole et de toute procédure”. Il me dit “non ce n’est pas vrai”. Je lui dis “regardez le courrier que je vous ai envoyé, si vous m’appelez c’est que vous l’avez lu quand même !” Et il me dit “ah oui, cet autre chirurgien plasticien ou gynécologue, je sais plus, sur Paris, ah oui ! ah oui ! Lui il fait des interventions en dehors de tout protocole, je le sais”. Et je lui ai dit “alors pourquoi sur un plateau télévisé vous soutenez que toutes les interventions sont faites dans le cadre d’un protocole et d’un processus et qu’il y a un temps de réflexion et là sur cet autre chirurgien plasticien c’est pareil, une consultation et hop il opère ?” Et là il me dit “je n’ai plus le temps, au revoir”.
RDG – Voilà il a coupé court, son temps étant précieux. Je me souviens aussi d’une fois une émission où il y avait un gynécologue je crois, qu’il disait qu’il créait des vagins parfaitement fonctionnels sur des hommes. Alors moi je ne sais pas, mais pour moi un vagin ce n’est pas un trou, ce n’est pas une cavité en peau de rectum ou en peau de poisson pas du tout, c’est autre chose, c’est quelque chose notamment qui conduit à un utérus et je vous invite vraiment à regarder le film “Mauvais Genre, un scandale sanitaire” qui vient de sortir, de Sophie Robert, qui justement détaille les différentes opérations. Attention il y a des images difficiles, mais quand même justement sur cette question des vagins parfaitement opérationnels, je pense qu’il faut quand même arrêter un peu là, arrêter avec les mensonges qu’ il y a quand même… Bref, allez voir le film de Sophie Robert !
Françoise – C’est sûr de toute façon, le premier mensonge c’est… Imaginons enfin tout le monde a entendu parler de ça, quelqu’un qui accidentellement en bricolant se coupe un doigt, voire la main, la réintervention après pour reconnecter les nerfs etc… Moi j’ai fait aide-opératoire étant étudiante sur de la microchirurgie de la main, c’est une intervention sous microscope etc pour reconnecter les nerfs, pour récupérer la sensibilité et là on va faire de la boucherie on va récupérer la sensibilité. Alors dans le cas des torsoplasties- mammectomies, en fait elles perdent la sensibilité du thorax, il n’y a plus de sensibilité du tout. Bah oui on est allé découper les nerfs, ils ne sont pas reconnectés en microchirurgie, alors les vagins fonctionnels… Et bien quand on a tout découpé là-dedans et coupé les nerfs et pas reconstitué, remis bout à bout les nerfs, non ce n’est pas possible quoi.
RDG – Ouais il y a sur le plan sexuel mais même sur la “pénétrabilité” non plus en fait, c’est des heures de dilatation, c’est l’horreur ! Tout ça pour avoir… Enfin bref sachez, spoiler, mais pour la définition de femme ce n’est pas ne pas avoir de pénis. Ce n’est pas ça une femme. Tu te coupes le pénis, tu ne deviens pas une femme.
Alors on va passer à la dernière question du coup Françoise. Merci en tout cas de tout ce que tu as dit et maintenant, est-ce que tu as quelque chose à ajouter ?
Françoise – (pleurs) Alors là ça va être émotionnel parce que cette histoire est un drame, moi ça m’atteint beaucoup. On est 4 ans après j’ai pas de nouvelle de mon fils qui est devenu fille, qui est devenue Madame à l’état civil, il n’a aucun contact avec la famille, ni avec son père, ça perturbe tout le monde en intrafamilial. J’ai une sœur et un frère qui ne sont pas dans la même région que moi mais des fois on se voit pour des fêtes familiales, personne ne parle de mon fils, personne n’ose demander. J’ai des amis aussi, il y a 15 jours on est allé manger au resto et des amis me demandent et ils disent “on le voit bien sur le visage”, ils disent “on est beaucoup touché pour toi” et voilà et on se dit que peut-être je ne reverrai jamais mon fils puisque de toutes façons il recule toujours pas. La plainte vis-à-vis de sa médecin c’était en janvier, il se trouve que la médecin lui a dit que j’avais porté plainte donc là il m’a appelé juste pour me demander de retirer la plainte.
De se dire bah voilà, c’est quelque chose à laquelle on pense le matin, le midi, le soir, la nuit et que évidemment des tas de moments on garde pour soi parce que voilà, j’ai un conjoint, je ne veux pas l’attrister sans cesse vis-à-vis de tout ça et même si on voit des psychologues c’est vraiment un fléau à porter voilà.
RDG – Je suis un peu sans mot hein… Ça ne te dérange pas que je garde ce que tu viens de dire ?
Françoise – Ah non non, au contraire !
RDG – D’accord.
Françoise – Parce que moi pendant un an j’ai essayé effectivement de contacter des psychologues, de dire mais qu’est-ce que je peux faire ? Qu’est-ce que je peux faire ? Enfin il y a tout : qu’est-ce qu’on a fait ? Qu’est-ce qu’on n’a pas fait ? Qu’est-ce qu’on a raté ? Est-ce que c’est parce qu’on a divorcé ? Enfin etc… Moi je pense que mon fils a des troubles du spectre de l’autisme, j’ai pensé après ça mais voilà c’était mineur donc on n’a pas cherché et je disais “mais ce n’est pas possible ! Vous n’en connaissez pas d’autres ?” Et à ce moment-là en 2020 c’était non, non, non, jusqu’à ce que je tombe sur Ypomoni mais c’est aussi une psychologue qui me l’a dit et que ça a été une délivrance de me dire que je ne suis pas toute seule, il y en a d’autres qui sont concernés, ils vivent la même chose.
Après la seule chose décevante que j’ai, c’est que moi je pense que tous les parents qui sont concernés et qui sont contre devraient tous porter plainte à l’Ordre des Médecins même sans avocats. Je leur avais expliqué : il suffit d’écrire “je porte plainte pour mise en danger de la vie de mon fils / ma fille et quelques articles et que s’il y avait des plaintes massives, peut-être on y arriverait mieux et mais ça il n’y en a presque pas qui le font en fait.
RDG – S’il y avait beaucoup, beaucoup de plaintes, ils ne pourraient plus nous ignorer quoi.
Françoise – Voilà c’est ça, ils ne pourraient plus se retrancher dans “ils sont majeurs ou ils ne sont pas sous tutelle”…
RDG – Ouais c’est tellement facile alors qu’on sait parfaitement qu’à 18 ans… On a tous fait des conneries à 18 ans je veux dire ! (rires) Donc on sait très bien qu’à 18 ans, 19 ans, 20 ans, on fait des bêtises évidemment.
Françoise – Dans le cas de mon fils, moi j’ai rencontré mon compagnon, mon fils avait déjà 16 ans. Oui parce que je lui ai dit “écoute il faut que je te parle de mon fils qui est homosexuel, si c’est un problème il faut arrêter là”. Il a dit non, il se trouve que lui-même a son neveu qui est homosexuel et qui s’est marié avec son compagnon là il y a quelques mois. Mais qu’après je lui ai dit “est-ce qu’enfin de ce que tu as vu toi, est-ce qu’il y a des choses qu’on n’a pas vu et qu’on a raté ?” Il dit “non, non, non” Enfin tout le monde est d’accord pour l’emprise quoi…
RDG – Ça s’est passé juste après le confinement quand même, il y a vraiment eu un effet de masse au niveau du confinement. Je pense qu’il y a vraiment eu de la radicalisation en ligne pendant le confinement.
Françoise – Bien sûr !
Voilà merci d’avoir écouté notre parole, n’hésitez surtout pas à partager le plus largement possible. S’il vous plaît signez la Déclaration des Droits des Femmes basés sur le sexe womensdeclaration.com
Rejoignez-nous, n’ayez plus peur. Ensemble nous ferons changer les choses.
Si vous souhaitez témoigner, contactez-nous et à bientôt pour un nouveau témoignage de Rebelles du Genre