"C'est comme une famille" : inauguration des nouveaux locaux de la maison des coursiers, à Paris
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La maison des Coursiers, à Paris, qui accueille les livreurs de plateforme de livraison comme Deliveroo ou Uber, déménage. Elle s'installe au coeur de la capitale, dans le 2e arrondissement, dans un contexte de précarité grandissante pour les livreurs.
Elle était jusqu'ici installée dans le 18e arrondissement, depuis 2021. La maison des Coursiers, à Paris, qui accueille les livreurs de plateforme de livraison comme Deliveroo ou Uber, déménage ! Elle s'installe au coeur de la capitale, dans le 2e arrondissement, au 210 rue saint Denis.. dans un contexte de précarité grandissante pour les livreurs, qui ont vu leurs revenus fondre d'un cinquième, et même parfois jusqu'à un tiers, selon des chiffres révélés par le syndicat Union-Indépendants il y a 10 jours. La maison des coursiers nouvelle version, c'est d'abord au-rez-de-chaussée, un lieu de repos où un poster du film "L'histoire de Souleymane" est accroché entre plusieurs prises pour recharger les batteries et téléphones. "Avant la création de la maison des coursiers, on s'asseyait dans la rue", confie Abdoulaye, 34 ans, venu de Côte d'Ivoire, et livreur à Paris depuis six ans : "Maintenant, au lieu d'attendre dehors, sous le soleil ou une sous la pluie, on peut se poser à l'abri, prendre un café, papoter". Un endroit sécurisé et calme, précieux, d'autant que depuis quelques mois, les temps d'attente entre les livraisons se rallonge : "Maintenant, on peut avoir une ou deux heures à attendre avant de travailler. Avant ça, ça n'existait pas !"
Autre problématique les revenus qui diminuent : "Moins 500 euros depuis quelques mois, 750 à 800 euros contre 1200 à 1300 auparavant", confie Abdoulaye. Dans ce contexte, cette nouvelle maison des coursiers en plein cœur de Paris, alors que la précédente était installée dans le 18ᵉ : "ça nous fait plaisir", dit Noufou, lui aussi originaire de Cote d'Ivoire : "C'est comme la famille ! Ils nous aident pour les problèmes de santé, les soucis administratifs". La maison des coursiers et ses 70 mètres carrés, ce sont en effet également des bureaux disposés pour que des livreurs puissent y être reçus en entretien, comme le souligne Barbara Gomes, élue à la Ville de Paris et porteuse de projet : "Ce sont des gens qui sont supra subordonnés parce qu'ils ont pas la protection minimale du droit du travail à la sécurité sociale. Donc on organise avec avec la CNT, avec la CGT, des permanences de droit qui permettent ensuite d'aller aux prudhommes pour faire reconnaître son statut de salarié. Donc en fait c'est vraiment quelque chose qui permet aussi de construire un rapport de force avec les plateformes".
"Construire un rapport de force avec les plateformes"
Devant un lit d'examen médical, on retrouve Céline, une des infirmières, qui propose par ailleurs des consultations : "Il y a beaucoup de cas différents. Ceux qui ont eu des accidents de la route et n'ont jamais été pris en charge. Ça va être tout ce qui va être aussi douleurs dorsales et dos parce que leur sac à dos est rarement ergonomique. C'est assez varié !" Dépistages, consultations psy ou tout simplement possibilité d'aller aux toilettes ou d'avoir un toit sur la tête. A Paris, l'ensemble de ces prestations profite à 20 à 50 livreurs par jour, financés par la ville de Paris à hauteur de 63.000 euros.
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