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Seuls 14 % des postes de direction sont occupés par des femmes

Le taux de femmes dans les postes de direction des entreprises n’a progressé que d’1,2 point en 10 ans en France, selon une étude CSA-KPMG.

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Les femmes dirigeantes d’entreprises restent rares en France.

Par Les Echos

Publié le 18 juin 2015 à 16:20

Si la persistance d’inégalités significatives entre les femmes et les hommes dans le salariat est connue, la focale est rarement placée sur la situation des dirigeantes d’entreprise. Pourtant, la facilité d’accès des femmes aux postes de décision dans l’économie française, comme leur situation au sein de ces postes, laisse encore beaucoup à désirer. La part de femmes occupant des postes de direction n’a progressé que d’1,2 point en l’espace de 10 ans, entre 2003 et 2013, a révélé une enquête de l’Institut CSA pour le cabinet d’audit et de conseil KPMG, publiée ce jeudi. Alors qu’elles représentent 48 % de la population active, les femmes sont seulement 14 % dans les postes de direction.

Le plafond de verre persiste, mais des signes encourageants

Le « plafond de verre » reste omniprésent : la part de femmes dirigeantes tend à baisser quand la taille de l’entreprise augmente. Elles restent le plus représentées dans les entreprises de 10 à 20 salariés. Les grandes entreprises tendent cependant à se réveiller : dans celles qui comptent plus de 1.000 salariés, la part de femmes dirigeantes a progressé de manière significative, de 3,5 % à 7,5 %, soit +4 points en 10 ans.

Autre signe encourageant : le nombre de femmes de moins de 40 ans créatrices d’entreprises est sur une bonne pente. De même, des secteurs traditionnellement masculins tendent à ouvrir leurs portes aux femmes dirigeantes, tels que l’énergie (+130 % en 10 ans), l’industrie agroalimentaire (+23,6 %) ou encore l’immobilier (+21,5 %).

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La transmission familiale plus fréquente chez les femmes

Les femmes, comme les hommes, accèdent d’abord aux postes de direction par la création ou le rachat d’entreprise (respectivement 44 % et 43 %), et par promotion interne (27 % pour les deux). Toutefois, elles deviennent dirigeantes plus souvent que les hommes par transmission familiale (22 % contre 16 % pour les hommes), en particulier dans les secteurs traditionnellement masculins comme l’industrie ou le BTP. Elles accèdent deux fois moins souvent que les hommes aux postes de direction par recrutement externe (7 % contre 14 %).

Des inégalités dans l’accès au poste et dans son exercice

Les inégalités persistent, tant dans l’accès au poste que dans son exercice. Le principal obstacle aux postes de direction chez les femmes interrogées est la difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle. Mais les femmes soulignent aussi, davantage que les hommes, leur manque de confiance en elles (20 % contre 13 %). Une dirigeante sur dix considère que le fait d’être une femme a constitué un obstacle dans l’accès à sa fonction, là où la question ne se pose même pas chez les hommes.

Les difficultés rencontrées une fois en poste diffèrent également entre les femmes et les hommes. Les dirigeantes sont plus sensibles à la pression et au stress que les hommes (39 % contre 28 %). Les hommes, de leur côté, voient davantage que les femmes le management comme une difficulté (25 % contre 13 %). Interrogés sur les moyens d’améliorer la situation des femmes en entreprise, les dirigeants privilégient l’aménagement du temps de travail, tandis que ni les hommes ni les femmes n’envisagent de discrimination positive à l’embauche.

La mixité des équipes dirigeantes, source de performance

En 2013, la moitié des dirigeantes faisait partie d’une direction collégiale, contre le quart seulement des dirigeants. Le caractère collégial de la direction des entreprises favorise l’accès des femmes aux postes de direction. Les dirigeantes semblent davantage convaincues que leurs homologues masculins par les avantages de la mixité femmes-hommes dans les postes à responsabilité, qu’il s’agisse de dynamisme (57 % contre 47 %), de la prise en compte des enjeux humains (61 % contre 50 %), de l’efficacité ou de la motivation. Pourtant, hommes et femmes s’accordent pour dire qu’ils travaillent mieux ensemble. La mixité est davantage porteuse d’efficacité (61 % « Oui, tout à fait ») et de créativité (59 % « Oui, tout à fait ») pour les femmes, alors que les hommes y voient davantage de confiance (56 % « Oui, tout à fait ») et une meilleure prise en compte des relations sociales (55 % « Oui, tout à fait »). Le modèle de la direction mixte apparaît comme un tremplin pour les performances des entreprises, autant sous l’aspect gestionnaire que sous celui de l’efficacité, d’où l’intérêt de le promouvoir.

Timothée de Rauglaudre

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